# Le principe du pollueur-payeur
<p style="text-align: right;font-style:oblique">! <a data-href="Food for thought" href="https://legerement-serieux.ch/Fiches/PsychoPhilo/Food+for+thought" class="internal-link" target="_blank" rel="noopener">Food for thought</a> !</p>
C’est un bon exemple de [[fausses bonnes idées|fausse bone idée]] : faire payer celui qui pollue, parce qu’il pollue.
Ce qu’on souhaite, c’est protéger la Terre, arrêter de la polluer. Si l’on taxe les personnes ou les entreprises qui polluent, cela revient à leur permettre de s’acheter le **droit de polluer** ! Car la réponse d’une entreprise à une taxe, c’est de l’inclure dans ses charges et de la répercuter
* sur le prix des biens qu’elle vend ;
* en tirant vers le bas les prix qu’elle paye à ses fournisseurs ;
* en tirant vers le bas les salaires qu’elle verse à ses collaborateurs.
C’est ce que fait de toute façon une entreprise dont l’objectif est le profit maximum. Pour qu’elle arrête vraiment de polluer, il faudrait donc que les taxes soient à un niveau tel que cela entrave sa rentabilité : « soit vous arrêtez de polluer, soit vous ne pouvez pas être profitable ». Mais ce n’est généralement pas ce qui est fait : les lobbys puissants des pollueurs font ce qu’il faut pour que les taxes soient à un niveau supportable pour eux. C’est ainsi qu’à l’arrivée, le pollueur paie une taxe qui lui permet de polluer en toute tranquillité, en toute officialité, en toute légalité !
Problème complémentaire : pour l’État, une taxe est une « rentrée fiscale ». Il la met donc à son budget et compte bien que cette case de son budget ne soit pas vide. On arrive ainsi, à terme, à la situation perverse où, pour équilibrer son budget, l’État a *besoin* de cette rentrée fiscale — donc, en l’occurrence, de pollueurs qui lui versent de l’argent.
Ainsi, il n’y a aucune chance pour que le principe du *pollueur-payeur* améliore en quoi que ce soit la santé de la planète Terre. Ce qu’il faut, c’est que polluer soit **interdit**, un point c’est tout. Il faut une prise de conscience d’une majorité des habitants de cette planète de tout le concept de la pollution . Il faut surtout que chaque individu et chaque entreprise s’applique à *polluer le moins possible*. La seule « pollution acceptable », c’est celle qu’on peut neutraliser totalement par des mesures techniques de dépollution. Tant que pollution et dépollution s’équilibrent, il n’y a, à la fin, pas de pollution. Mais si la pollution est plus grande que la dépollution, la Terre est en souffrance. C’est cela qu’il faut que le plus possible de gens comprennent.
 
<p style="text-align: center; font-style: italic;">~~ Olivier Spinnler, le 22.06.2023
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