# Comment répondre à une question embarrassante ? <p style="text-align: right;font-style:oblique">! <a data-href="Food for thought" href="https://legerement-serieux.ch/Fiches/PsychoPhilo/Food+for+thought" class="internal-link" target="_blank" rel="noopener">Food for thought</a> !</p> On peut se trouver dans une situation ou l’on nous pose une question binaire à laquelle on n’a pas envie de répondre par « oui » ou par « non ». Par exemple : « êtes-vous motivé ? » ou bien « êtes-vous content de votre travail ? » ou encore « Tu as revu ton ex ? » On est mal pris, car répondre « oui », ce n’est pas la vérité ; et répondre « non », c’est s’attirer des ennuis — ou le contraire. Pour en sortir, je propose qu’on ne se laisse pas piéger par l’*illusion* qu’il n’y a que ces deux réponses possibles. En vérité, il y en a une troisième, comme pour les votations : l’*abstention* ! En pratique: > Je ne peux pas répondre par OUI ou par NON à cette question. Par conséquent, je ne vous dis ni OUI, ni NON. » On peut même être encore plus affirmatif : > Je refuse de répondre par OUI ou par NON à cette question. Donc je ne vous dis ni OUI, ni NON. » Une autre possibilité : > C’est une question inquisitrice. Je ne répondrai ni OUI, ni NON, car je tiens à ce que vous restiez dans le doute. On va forcément vous opposer quelque chose comme « vous refusez de répondre ? » Il faut alors insister, tel un disque rayé : « Je ne vous dis ni OUI, ni NON. C’est comme un bulletin blanc dans l’urne de vote : ce n’est pas une abstention, ce n’est pas un bulletin nul. C’est un bulletin blanc. Donc non, je ne refuse pas de vous répondre. Je vous prie de prendre note que je ne dis ni OUI, ni NON. » Si l’autre ne comprend pas ou refuse de comprendre, tant pis pour lui. Au moins, vous êtes OK avec vous-même : sans refuser de répondre, vous n’aurez pas répondu *oui* et vous n’aurez pas non plus répondu *non*. Vous ne donnez pas la réponse que l’interrogateur souhaiterait entendre, ni ne dites quelque chose qui ne serait pas en accord avec le fond de votre pensée. Pour être le plus complet possible dans mon analyse, je vous suggère également d’être prêt à élaborer le *pourquoi* et les motivations de cette « réponse blanche ». Il faut pouvoir élaborer sur le sujet, il faut fonder cette réponse sur des arguments valables, comme lors des votations. Quelques exemples de ce que vous pourriez dire : — Ce n’est pas une bonne question, car qu’allez vous faire du *oui* et qu’allez-vous faire du *non* ? — Ce n’est pas une vraie question, car, en vérité, la seule réponse qui vous convienne, c’est le *oui* \[ou le *non*]. — Vous feriez mieux de vous demander pourquoi vous avez besoin d’une réponse en « *oui* ou *non* » à cette question. — Vous feriez mieux de vous demander si vous avez vraiment besoin d’une réponse à cette question ou *en quoi cela vous importe*. — Je pense que c’est beaucoup plus intéressant pour vous de vous demander en quoi cette information vous concerne. — Vous feriez mieux de ne pas dépendre de la réponse à cette question. Et ainsi de suite. Ce ne sont quelques suggestions. Je pense que vous saisissez l’idée. &emsp; <p style="text-align: center;"><a href="https://dr-spinnler.ch"><img src="https://dr-spinnler.ch/myfiles/logos/Olivier-Spinnler.png" class= "signature"/></a></p> <p style="text-align: center; font-style: italic;">le 30 septembre 2021 </p> &emsp; ---------------------------------------------- [[index du site]] ✦ [[réflexions et essais]]