# Il ou elle « le prend mal »
 
<p style="color: #ba2c21;text-align: center;">! TRAVAIL EN COURS !<br>Je publie en l’état, car ça peut déjà être utile en certaines situations.</p>
C’est quelque chose qui peut arriver à n’importe qui, n’importe quand. Vous dites ou vous écrivez quelque chose à quelqu’un et la personne « le prend mal » en réagissant fortement. Par exemple :
* La personne vous prête des intentions néfastes que vous n’aviez absolument pas.
* La personne pense que vous vous moquez d’elle.
* La personne pense que vous lui faites un reproche.
* La personne pense que vous la critiquez.
* Et ainsi de suite…
⭢ [[il le prend mal — exemples|quelques exemples]]
Vous avez beau vous défendre en expliquant que non, vous ne critiquez pas la personne ou que ce n’est pas un reproche, vous avez beau respecter tous les principes et toutes les astuces de la CNV (*communication non violente*), la personne persiste dans son ressenti et continue de vous agresser, de vous accabler de reproche, etc.
### Comment éviter une telle situation ?
La mauvaise nouvelle que j’ai à vous donner, c’est que ce n’est pas évitable, fondamentalement ! Hélas.
Pourquoi n’est-ce pas évitable ? Parce que « comment la personne prend ce qu’on lui dit », ça lui appartient totalement ! Nous n’avons aucune prise là-dessus. Peut-être la personne a-t-elle des « points chatouilleux », des points sur lesquels elle se sent en insécurité et vite attaquée. Peut-être la personne est-elle de toute façon très susceptible. C’est généralement le cas des personnes à l’estime d’elles-mêmes très basse ou très fragile. Tant que nous n’avons pas travaillé sur nos *[[blessures de l’âme]]* ^[abandon – rejet – humiliation – trahison – injustice], il est pratiquement inévitable d’avoir des ressentis très forts et pas forcément justes dans certaines situations.
Par conséquent, tout ce que nous pouvons faire, pour éviter ***autant que possible*** qu’une personne ne prenne mal ce qu’on fait, ce qu’on lui dit ou ce qu’on lui écrit, c’est de :
* Toujours nous assurer que ce que nous disons ou écrivons passe les [[trois filtres de Socrate]].
* Toujours nous assurer d’être aussi respectueux que possible des autres, dans nos actions, dans nos paroles et dans nos écrits.
* **Indépendamment** de notre état émotionnel. Nous devons avoir l’autocontrôle nécessaire. C’est indispensable et ça fait partie du programme « être adulte » ou « être psychologiquement mature ». Il n’y a *aucune excuse*, au 21ème siècle, dans un pays civilisé, pour commettre des actions graves sous le coup de la colère, de la jalousie, de la déception, etc.
* Toujours veiller à être *correct*, à respecter le sens de la justice, les droits d’autrui, etc.
Je rappelle le premier des *[[accords toltèques|Quatre accords toltèques]]* : « Que votre parole soit impeccable. » Vous remarquez que ce que je viens d’expliquer va exactement dans le même sens.
Ce n’est pas facile ? Certes. Mais c’est tout ce que nous pouvons faire. Mon point est que « quand bien même avons-nous une parole impeccable, il peut toujours arriver que quelqu’un prenne mal ce que nous disons. » Nous n’avons aucune prise sur « comment l’autre le prend ». Tout ce que nous pouvons faire, c’est de veiller à avoir une parole — et des écrits et des actes — impeccables sur le plan humain.
### Comment en sortir ?
En fait, il y a deux possibilités :
* Soit la personne est capable de comprendre et d’admettre que « ce qu’elle ressent » n’est pas forcément juste, qu’elle se méprend sur nos intentions, etc. — C’est généralement le cas, si la personne est psychologiquement mature, si elle a fait du travail sur elle-même, si elle a connaissance de la communication non violente, si elle sait que nos émotions parfois nous trompent, etc.
* Soit la personne ne connaît rien à toutes ces choses et persiste à croire que « parce qu’elle ressent quelque chose, c’est juste » ou « si elle ressent la chose, c’est que la chose est juste » et ainsi de suite.
Vous réalisez facilement que, dans le premier cas, on peut discuter tranquillement avec la personne et arriver à résoudre la situation. L’important est, comme toujours, de bien séparer [[enjeux pratiques et enjeux affectifs|les enjeux pratiques des enjeux affectifs]]. Clairement, on est dans les enjeux *affectifs* et ma recommandation principale s’applique : toujours commencer par régler les enjeux pratiques et seulement dans un deuxième temps, s’occuper des enjeux affectifs.
Dans le deuxième cas — la personne prend ses ressentis pour LA réalité —, il n’y a pas grand-chose à faire. Au mieux, et c’est de toute façon par là qu’il faut commencer, on peut valider son ressenti : « tu ressens ceci-cela ? D’accord, je peux comprendre [ou ‹ je comprends ›]. » On peut, et probablement on doit, réaffirmer la pureté de nos intentions. On peut expliquer nos paroles ou nos actes et expliquer que nos intentions n’étaient pas du tout celles que l’autre nous prête. Il ne s’agit pas de *se justifier* en expliquant pourquoi nous avons dit ou fait ceci cela, mais d’expliquer calmement que ce que nous avons dit *ne veut pas dire* ce que l’autre pense ou ressent, quoi qu’il en dise. Si la personne ne comprend toujours pas et si elle n’admet pas du tout ce que nous lui disons, je crois vraiment qu’il n’y a rien de plus à faire. Si nous continuons à discuter, c’est l’escalade inévitable, le dialogue de sourds. Alors, pour éviter l’escalade, mieux vaut *bâster* — couper court à la discussion et rester imperméable à des arguments tels que « tu vois, tu fuis encore la discussion ! » Non, vous ne fuyez pas, vous évitez l’escalade et c’est la meilleure chose à faire !