# L’histoire de la hi-fi de salon, en quelques illustrations
Avant l’ère du numérique — c’est à dire jusqu’au milieu des années 1980 —, une chaîne hi-fi typique se présentait ainsi :
![[chaîne hifi traditionnelle.webp]]
La plupart des gens avaient comme source de musique un « tourne-disque » qui permettait de passer des disques vinyles — des « LP » ou des « 45 tours », comme on disait à l’époque. Ou bien on écoutait la radio à l’aide d’un *tuner*. Les audiophiles avaient un « tourne-disque » plus soigné — et plus cher — que l’on appelait alors une « platine ».
Souvent, le préamplificateur et l’amplificateur étaient réunis dans la même boîte, que les connaisseurs appelaient « ampli-préampli » ou « intégré ». Pour les non-spécialistes, c’était simplement un « ampli ». La chaîne se présentait alors ainsi :
![[chaîne avec ampli intégré.webp]]
### Arrivée du CD
En 1982 est arrivé le *Compact Disc Audio* — CD audio — généralement nommé simplement *CD*. Il s’agit d’un disque sur lequel le signal sonore est codé numériquement, par une suite de "0" et de "1". (cf. [[conversion analogique ⭢ numérique]]) Ce signal — ce code — numérique doit être convertit en signal analogique avant de pouvoir être envoyé vers un amplificateur. (cf. [[conversion numérique ⭢ analogique]]) Les premiers appareils intégraient un « convertisseur numérique / analogique » invisible à l’utilisateur, afin de pouvoir se substituer à — ou compléter — la ou les sources analogiques dans les chaînes de l’époque. On a appelé « platine CD » ces premiers appareils. La chaîne se présentait ainsi :
![[chaîne avec lecteur CD.webp]]
<br>De nos jours, on peut toujours acheter de tels lecteurs de CD, à tous les prix : de l’entrée de gamme à quelques centaines de francs au tout haut de gamme à plusieurs dizaines de milliers de francs. Pas mal de gens ont, encore aujourd’hui, une chaîne hi-fi selon ce modèle.
### Apparition du DAC séparé
Ce qui fait la qualité d’une source numérique, basée sur des CD, c’est d’une part la qualité de la mécanique et d’autre part la qualité de la conversion du signal numérique en signal analogique. Une évolution logique a donc été, dans les années 1990, de séparer la partie mécanique et la partie « convertisseur » des platines CD en deux boîtes différentes. Cela donne ceci :
![[chaîne avec drive et DAC.webp]]
<br>Le principal avantage de ce développement était le fait de pouvoir faire évoluer qualitativement sa chaîne hi-fi en améliorant le DAC, sans changer la mécanique. C’était en effet le DAC qui était le « maillon faible » de la chaîne. Il n’y avait pas tellement à gagner du côté de la mécanique — sinon à des prix délirants —, ni du côté des amplis et des hauts-parleurs. Ceux-ci avaient été considérablement développés à l’époque de l’analogique et étaient déjà capables de très hautes qualités musicales. Tandis que les convertisseurs numériques (DAC) étaient affligés des défauts que l’on attribuait au CD ou au « digital » en général : froideur du son, manque de finesse, de micros informations, d’aération, etc. Pendant toutes les années 1990, les DAC, pour les vrais mélomanes et les audiophiles, ne donnaient pas le même plaisir musical que les sources analogiques, en particulier les platines vinyles.
Il n’empêche, les ingénieurs travaillaient à améliorer les DAC : amélioration du traitement des signaux numériques, amélioration de la conversion elle-même, amélioration des étages analogiques, etc. Sont apparus quelques DAC convainquants… mais ils coûtaient les yeux de la tête — 15 ou 20’000.–, parfois plus. Peu à peu, les passionnés ont commencé à croire à la « musique numérique » et à changer régulièrement leur DAC afin d’avoir de plus en plus de plaisir musical. Après des années de développements et de perfectionnements, on a enfin pu, à des prix abordables, se rapprocher, voire égaler ou dépasser les qualités subjectives des anciennes sources analogiques.
### Multiplication des sources numériques
Depuis le milieu des années 2000, un nouveau phénomène a eu lieu : la multiplication des sources numériques. Tous les appareils de l’électronique dite « de divertissement » traitent évidemment le son d’une manière numérique : lecteurs de DVD, puis de *Blu Ray*, consoles de jeu, ordinateurs et même téléviseurs. Il devenait dès lors naturel que toutes ces sources proposent une « sortie son » au format numérique et que l’on puisse ainsi faire bénéficier ces appareils des qualités sonores de sa chaîne hi-fi. C’est ainsi que les DAC modernes sont devenus des sortes de « concentrateurs » vers lesquels convergent toutes ces sources numériques :
![[chaîne avec sources numériques.webp]]
Il existe même des appareils qui contiennent le tout : un DAC, un préamplificateur et l’ampli de puissance.
### La chaîne audiophile « 2015 »
Au bout du compte, écouter de la musique, cela consiste essentiellement à amener « des "0" et des "1" » vers un DAC. C’est ainsi que l’ordinateur est devenu une source musicale, puisqu’il est lui-même une source de "0" et de "1" dont presque tout le monde dispose à domicile. On parle alors, en anglais, de « computer audio »; ce que l’on pourrait traduire par « restitution sonore basée sur l’ordinateur ». À condition de prendre quelques précautions et avec un peu de savoir faire, l’ordinateur peut même devenir une vraie source de qualité « audiophile ». Le schéma de la chaîne hi-fi audiophile, version 2015, est alors le suivant :
![[chaîne audiophile typique.webp]]
 
Les avantages, par rapport au disque vinyle et au lecteur de CD traditionnel sont :
* Le prix.
*Comme presque tout le monde a un ordinateur, le prix de l’ordinateur en tant que source musicale est virtuellement zéro franc.* <br /> 
* La facilité de manutention.
*Une fois que les morceaux de musique sont sur un disque dur, ils peuvent être facilement sélectionnés, triés, classifiés, écoutés en mode aléatoire, etc. On passe facilement d’une ambiance à une autre, on passe d’une version à l’autre d’une même œuvre, etc. On a une nouvelle façon d’explorer et d’écouter sa phonothèque.* <br /> 
* La sécurité.
*Il devient facile de faire des copies de sécurité de sa musique et de les stoquer en des endroits différents. La collection musicale est alors mieux protégé des aléas (vol, incendie, inondation…) qu’une collection de disques vinyles ou même de CD.* <br /> 
* La qualité sonore.
*En tant que source numérique, l’ordinateur est aujourd’hui au moins équivalent à des transports de CD (platines CD) qui coûtaient, il n’y a pas si longtemps, au-delà de 10’000.– et qui coûtent, encore aujourd’hui, plusieurs milliers de francs. Il est de toute façon supérieur aux drives « moyen de gamme » à 1’000 ou 2’000 francs.*
*Quant à la combinaison « ordinateur + DAC » elle se compare extrêmement favorablement à tous les lecteurs CD intégrés, voire aux "transport + DAC" les plus ésotériques d’il y a quelques années. Dans des gammes de prix extrêmement raisonnables, on obtient des résultats sonores époustouflants.* <br /> 
### Fiches connexes
⭢ [[schéma général d’une chaîne hi-fi actuelle]]
⭢ [[différents appareils hi-fi]]
 
<p style="text-align: center;"><a href="https://dr-spinnler.ch"><img src="https://dr-spinnler.ch/myfiles/logos/Olivier-Spinnler.png" class= "signature"/></a></p>
<p style="text-align: center; font-style: italic;">le 14 mai 2023
</p>
 
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[[hi-fi (domaine)|Hi-fi]]
#hi-fi